C’est en 1976 que Travis Kalanick voit le jour en Californie. Dans ce berceau où éclosent chaque jour nombre de start-up, ce jeune loup très doué en informatique ne tarde pas à faire ses preuves avec le lancement d’un moteur de recherche multimédia puis d’un service d’échange de fichiers. La concurrence ne tarde pas à se rebeller et à lui intenter de nombreux procès, pointant le peu de cas que sa société, Scour, accorde aux droits d’auteurs.
Dans les années 2000, Kalanick se relève de ses nombreux déboires juridiques et revend un autre site de partage de fichiers, Red Swoosh, légal celui-ci, pour 23 millions de dollars.
En 2009, fort de ces premiers succès et bien décidé à ne pas s’embarrasser de considérations éthiques, Kalanick lance Uber, une société de location en ligne de limousines avec chauffeurs. Le principe est simple, il suffit de télécharger une application, d’appuyer sur un bouton et de disposer, dans les minutes qui suivent, d’un véhicule haut de gamme, avec chauffeur en livrée si tel est le souhait du client.
Le système s’étend rapidement sur le territoire des Etats-Unis pour couvrir ensuite près de 250 villes dans le monde. Les tarifs extrêmement avantageux de ces prestations ne tardent pas à inquiéter une concurrence qui ne peut que plier sous l’agressivité des méthodes de Kalanick.
Dans plusieurs pays d’Europe, et en Inde aussi, des municipalités commencent à s’insurger contre ce qu’elles considèrent être un réseau de taxis clandestins. Mais la grogne est également partagée par les employés d’Uber, qui ne sont pas juridiquement liés à l’entreprise elle-même, qui leur ponctionne pourtant 20 % sur chaque course effectuée. Devant le mécontentement de ces chauffeurs free lance qui ne disposent d’aucune assurance sociale, Kalanick oppose un cynisme à toute épreuve, arguant que ce sont les lois du marchés qui doivent faire tourner le monde.
Le chiffre d’affaires estimé d’Uber devrait atteindre les 10 milliards de dollars en 2015, principalement généré par les villes historiques de San Francisco et New York.
Fort de débuts qui furent longtemps assez laborieux, il semble qu’aujourd’hui, l’appétit de Travis Kalanick n’ait pas de limite. Ce jeune entrepreneur d’à peine 40 ans considère sa mission non comme un business mais plutôt comme une campagne politique. Son combat passe donc aussi par la constitution d’une sorte d’armée dont la finalité ne peut être que victorieuse. Son état-major est ainsi constitué des plus prestigieuses figures du monde des affaires, mais aussi de la politique, comme l’un des conseillers du gouvernement d’Obama, entre autres.